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MiFIDVision - Etude AMAFI

Dans le cadre des travaux menés par la plateforme MiFIDVision, l’AMAFI a réalisé une étude sur la couverture des valeurs françaises par les bureaux d’analyse financière sur la période allant de fin 2005 à fin 2017 (AMAFI / 18-52).

Sans surprise, les résultats de l’étude mettent en évidence la forte corrélation entre capitalisation d’une valeur et le nombre d’analystes assurant sa couverture. Ainsi, en moyenne, les valeurs de capitalisation comprises entre 10 et 150 M€ sont couvertes par moins d’un analyste, tandis que celles dont la capitalisation est comprise entre 1 et 5 Mds€ sont couvertes par presque 10 analystes. Dans la durée, il apparaît que la couverture des valeurs de moins de 1 Md€ s’est dégradée entre fin 2005 et fin 2017. Ainsi, le taux de couverture moyen des valeurs entre 150 M€ et 1 Md€ est passé sur la période de 5 à 3,5 analystes. En revanche, celles allant de 10 à 150 M€ font figure d’exception : sur la période 2007 – 2012, l’apparition de nouveaux acteurs en France a plus que compensé la disparition de prestataires historiques, permettant une intensification de la couverture.

L’étude met également en exergue que l’offre d’analyse financière sur les PME et ETI est essentiellement assurée par des acteurs locaux, tout en étant fortement concentrée. Elle montre par ailleurs que l’évolution de la couverture pour une population de valeurs est beaucoup plus liée à des phénomènes dits « plastiques » (disparition ou création de bureaux d’analystes) qu’au nombre de valeurs suivies par les bureaux d’analystes, surtout pour les valeurs à faible capitalisation. Ces facteurs sont particulièrement préoccupants dans le contexte MIF 2 : ils révèlent la grande fragilité de cette offre dans un contexte où il n’est pas assuré que la disparition de bureaux d’analystes soit toujours compensée par l’émergence de nouveaux acteurs, avec un risque d’attrition d’autant plus grand en cas de désinvestissement de l’un des principaux acteurs actuels. A terme c’est la capacité du marché à offrir des financements aux PME et ETI à des coûts raisonnables qui sera en jeu