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Union des marchés de capitaux – Rapport AMAFI-CEPS

Cela fait plusieurs mois maintenant que l’AMAFI s’est engagée dans une réflexion sur les conditions permettant de renouveler la dynamique du projet d’Union des  marchés de capitaux (UMC). Pour s’appuyer sur l’expertise en la matière d’un think tank  reconnu, il a été  choisi de mener cette réflexion avec le Centre for European Policy Studies (CEPS). Il a par  ailleurs été nécessaire de prendre en compte les travaux réalisés ou en cours sur cette même question, et notamment ceux rappelés dans l’Édito de cette lettre. Alors que les réformes menées jusqu’ici sont en effet  loin  d’avoir donné des  résultats à la hauteur de l’ambition initialement affichée et de l’importance des  besoins de financement en cause, la crise sanitaire du coronavirus a depuis quelques semaines profondément transformé le contexte dans lequel s’exerce la réflexion. La plupart des  défis  sont bien identifiés : permettre aux marchés de se développer aux côtés d’un  crédit bancaire désormais contraint en vue de financer, non seulement la lutte contre le changement climatique, la révolution digitale et la 4ème révolution industrielle, mais aussi l’adaptation des  structures sociales au vieillissement de la population. Et tout cela  doit  être réalisée en assurant dans le même temps que l’Union  européenne conserve une maîtrise suffisante de sources de financement sans lesquelles sa souveraineté ne pourra être réelle. Désormais, l’urgence de réformes structurelles au niveau européen est  considérablement accentuée si l’on veut que les marchés soient en mesure d’assumer pleinement leur  rôle  de financeur de la relance économique dans un  environnement où il ne peut être exclu d’avoir à absorber le choc de nouvelles crises.

Les propositions de l’AMAFI seront publiées dans les prochaines semaines. Il s’agit avant tout, en s’appuyant sur les différents travaux déjà menés sur le sujet, de tracer un  chemin cohérent articulé autour de l’expérience que ses adhérents ont du fonctionnement des marchés et de leurs ressorts. Six axes apparaissent prioritaires de ce point de vue:  faciliter la mise en œuvre d’un  véritable marché européen de la titrisation, améliorer la flexibilité du cadre réglementaire prudentiel, développer le rôle  des  fonds de pension, envisager une intervention publique dans certains domaines, maintenir l’accès aux pools de liquidité internationaux et enfin doter les marchés européens d’un safe asset indispensable à leur structuration.